Le Bono : le port au vieux pont suspendu
Le port du Bono est un véritable havre naturel, bordé d’une chaîne de roches dures. Après avoir laissé sur votre gauche la rivière d’Auray que vous avez remontée un temps, vous naviguez maintenant sur un de ses affluents : la rivière du Bono.
Les rives sont arborées et le paysage laisse apparaître des dénivellations de plus en plus importantes à mesure que vous approchez du port. C’est ce qui fait le charme de cette rivière. Toutefois, le tirant d’eau est limité, par endroit et à marée basse, rendant plus difficile la navigation des grands quillards.
Limités ainsi par la marée et les roches qui ont longtemps obstrué l’accès au port, les pêcheurs bonovistes conçoivent au XIXè siècle une chaloupe nommée forban, qui leur permet de rejoindre le Golfe et l’océan depuis le port du Bono, pour pêcher au chalut à perche et à la drague.
Le commerce se développe alors autour des nombreux métiers de la mer (pêche, ostréiculture, charpentier marine etc.). Le port du Bono va jusqu’à accueillir près d’une centaine de ces forbans entre les deux guerres. Aujourd’hui, le port du Bono reste le port d’attache de l’unique Forban naviguant. Exacte réplique de la typique chaloupe, il a été mis à l’eau en 1991.
L’histoire du pont suspendu
Avant l’inauguration du pont en 1840, c’est un passeur qui permet de traverser la rivière, moyennant péage. Le passage du Bono permet de relier Baden ou Plougoumelen à Auray.
La maison du passeur, toujours visible, est une maison aux volets bleus, face au vieux pont suspendu. Le pont est lui aussi soumis à péage jusqu’en 1879. Sa construction favorise l’essor rapide de la commune.
Dès lors, Le Bono attire les villageois alentour et se transforme : le hameau qui ne comportait que peu de constructions, (fermes, maisons de pêcheurs, ou « penty », petites maisons en pierre de 2 pièces) voit sa population multipliée par 5 entre 1841 et 1901. Le Bono qui jusqu’alors dépendait de la commune voisine Plougoumelen devient elle-même commune en 1947.
L’actuel « vieux pont suspendu » date de mai 2005. Il s’agit de la réplique du pont modifié en 1871 et inscrit à l’inventaire des monuments historiques en 1997. Il reste interdit à la circulation routière mais accessible aux cyclistes et marcheurs.
Il vous permet de rejoindre Auray, de visiter la chapelle Saint Avoye en longeant la rive droite ou de remonter jusqu’à Plougoumelen par la rive gauche.
L’activité ostréicole a aujourd’hui disparu car les naissains d’huîtres ont été disséminés par une maladie. Vous pouvez cependant en voir les vestiges le long du rivage : les maisons et les tuiles qui accueillaient les naissains.